Contes du Vietnam

Issus de différents peuples du Vietnam, grâce à la collaboration de Maurice Coyaud, aux renseignements précieux offerts par Nicole Revel qui m’a ouvert la porte des archives de Jacques Dournes, de mon entourage vietnamien et vietnamophile, ces contes font résonner les voies campagnes et des cités impériales, de la nature et des esprits, malicieuses et enchanteresses. Paroles laquées d’une rieuse mélancolie, elles lèvent le voile de l’illusion, défient le temps et l’espace pour nous faire effleurer l’essence du monde et nous révéler à nous même lors d’un voyage immobile.

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« Quand le temps était graine dans les rizières de l’univers, pas un murmure, pas une lueur ne troublait le grand sommeil du monde.
Le ciel et la terre baignaient dans un brouillard sans ombre.
Un oiseau gigantesque se posa sur la terre, pondit deux oeufs, un rouge, un blanc, puis disparut.
Le ciel et la terre se blottirent l’un contre l’autre, et couvèrent les deux oeufs.
C’est alors que le temps devint Pousse dans les rizières de l’univers »
(Le Dragon et l’Immortelle)

 

 

Cuôï sortit d’un pas léger, les feuilles de vie dans sa poche. Il rentra le soir au rythme de la musique 12138368_10153265642729010_4331496207879702544_odes sapèques qui dansaient dans ses mains. Il affichait un sourire à rendre envieux le fruit du flamboyant.
Chaque jour, Cuôï partait tôt et rentrait tard. On le réclamait, on se le disputait. Sa femme restait seule à veiller sur l’arbre. On venait la voir, on lui offrait bijoux et mesures de riz à en faire déborder les hottes, on la flattait d’être l’épouse d’un si grand guérisseur dont nul n’avait percé le secret. Elle se gardait bien de dire que les feuilles suffisaient. Elle versait le thé et laissait parler. Son silence amplifiait le mystère et les jaloux ruminaient leurs paroles amères.


(Cuôï de la lune)

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« Le père pela une orange et la mangea… Il fut investi par la puissance du tigre! La lune s’essouffla à le suivre et le soleil eut peine à éclairer sa route… Il retrouva sa femme qui s’écria: Voyageur! Tu es là! C’est donc la saison des fleurs pour moi!

Il serrait dans le creux de sa main la petite boite de bois laqué. A l’intérieur, ses années de marche, sa jeunesse, ses cheveux, sa peau souple, mais aussi le cadeau des fées de la montagne mère des arbres »
(Graines de Patience)

 

 

« Dans le rêve de Vuong, les voix des ancêtres chantaient sur une même note le conseil qui lui PTT_1472permettrait de choisir celui qui lui succéderait. Vuong entra dans la ronde des esprits et les remercia. Il s’éveilla, frappa le tambour royal qui fit trembler la lune. Les vingt princes se précipitèrent jusqu’à la salle du trône, croyant leur père devenu fou, mais le souverain avait le calme de la surface d’un lac… »
(La fête du Têt)

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« Tous deux volaient des instants de fraîcheur à l’ombre des bambous. Les branches se tressaient en ombrelle de mariée.  U Tiên savourait le poème de son aimé:
 « Le cœur t’aime et les bras ignorent la fatigue. Sans fin je couperai les broussailles, je planterai le coton. Je m’en irai préparer la couleur pourpre, couleur du mariage. Nous serons des époux. Sur ta jupe brodée un vol de papillon rêvera de nos fleurs. »  Puis ils s’envolaient jusques aux cîmes, priaient la terre, les génies des gorges, des montagnes et s’enivraient du bleu de l’azur. Ils invoquaient le Ciel jusqu’à l’apparition de la lune. Les étoiles leur montraient le chemin du retour…  »  ( La Flûte Oï)

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seule ou en duo avec, en alternance, les musiciennes

Recto Tract 1 Neutre OK Isa

Phuong Oanh ou Hô Thuy Trang

 

 

 

 

 

dragons plouarzel

paroles de dragon grande marée

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